- Rendez-vous au 37 - http://www.rv37.fr -

Bretagne 1900 Saint-Malo → Roscoff

En juin 1900, Henri [1] part seul pour un grand périple dans les iles Anglo-Normandes et la Bretagne nord. Il sera rejoint en cours de route à Dinan par son grand ami Auguste Bellanger [2]qui l’accompagnera jusqu’à Saint-Brieuc. Henri continuera jusqu’à Roscoff avant de rejoindre la capitale.
Cette randonnée a été refaite de Saint-Malo à Roscoff du 12 au 20 juin 2015 au plus près du parcours réalisé par Henri en 1900 en compagnie de Alain, Dédé et Jean-Marc, les copains Strasbourgeois.

Le voyage:

Aller de Massy à Saint-Malo en TGV (Lacroix) direct avec un arrêt à Rennes, en moins de 3H! Quand on veut on peut ; hein! la SNCF!

Retour de Concarneau à Massy par le même mode.

L’itinéraire:

Saint-Malo →Dinan en bateau

Dinan → Roscoff en suivant l’itinéraire d’Henri sur la EV4 (Eurovelo 4, tour de Manche à vélo)

Roscoff→ Concarneau sur la V7 (voie verte bretonne n°7) voir sur velocanauxdodo [3].

Les étapes:

Saint-Malo → Dinan ( 35 km … en bateau):

«Cette vallée de la Rance est de toute beauté. A chaque kilomètre c’est un horizon nouveau et toujours merveilleux. Tantôt la rivière s’étend sur une largeur de près d’un kilomètre, tantôt elle se resserre en un étroit goulet.»

Il est midi quand j’arrive à la gare de Saint-Malo. Il tombe des cordes! Le vélo garé sous la pluie, j’attaque la première moules-frites bien au chaud dans un petit resto sous les remparts. Achat du billet et embarquement sur le bateau de la compagnie Corsaire en direction de Dinan via Dinard. Il pleut toujours!

Dinard! j’aperçois trois cyclistes. les amis sont là. Arrivés la veille en voiture à Erquy, où Alain possède une maison, ils ont fait la route à vélo ce matin vers Dinard. Ils montent à bord, trempés! Le bateau repart pour la remontée de la Rance dans une ambiance bien grise. Passage de l’écluse de l’usine marémotrice puis de celle du Chatelier qui marque la limite entre la Rance maritime et fluviale. La pluie cesse mais la grisaille persiste jusqu’à Dinan où nous débarquons.

Sur la Rance maritime

Sur la Rance fluviale

 

 

 

 

 

 

 

 

«Nous passons d’abord, en quittant le quai par la rue du Vieux Port et la fameuse rue Jerzual formée de vieilles maisons de bois du XVI° siècle et tout à fait pittoresque.»

Montée (en poussant les vélos) du Jerzual pour une rapide visite de la ville haute et arrêt dans un bistrot pour fêter nos retrouvailles en s’arrosant l’intérieur d’une bonne bière. L’extérieur ayant déjà été largement arrosé.

Drame! (la guigne aurait dit Henri); Au moment de partir, mon sac à dos a disparu! les sacs des amis sont là, mais pas le mien! on cherche partout, la patron du café visionne la vidéo-surveillance; rien! plus de papier, plus d’argent, plus rien! me voilà condamné à me faire rapatrier. On cherche à nouveau puis en relevant la tête que vois-je? sur le dos d’Alain, un sac… le mien alors que le sien trône sur la chaise d’à côté! Voilà un quart d’heure qu’on cherche partout, qu’on est prêt à sillonner la ville pour retrouver le voleur alors qu’il était sur le dos d’un copain!

Heureux, nous redescendons vers l’auberge de jeunesse où nous nous installons. Diner breton dans un restaurant du port.

Nuit à Dinan à l’auberge de jeunesse [4].

Un ancien moulin dans la forêt à 10mn à pied du port.

Dinan → Erquy (69 km)

Au plus près de l’itinéraire d’Henri par de petites routes. Passage à Corseul et ses vestiges Gallo-Romains. Arrêt à Plamcoët. L’hôtel des voyageurs où avait dormi Henri est un maintenant un bar « Le bar de la Mairie »!

Hôtel des Voyageurs

Bar de la Mairie

 

 

 

 

 

Merci à l’office de tourisme de Plancoët pour les informations sur l’hôtel des voyageurs et les photos d’époque.

Passage à Matignon, vue sur la baie de Fresnaye à marée basse pour nous aussi. Pique-nique sur le chemin du fort la Latte et continuation par le cap Fréhel.

Le fort La Latte

«Nous mettons le cap vers celui de Fréhel. Pas commode le chemin qui y mène, cotes, cailloux, ornières y abondent. On nous a expliqué que nous trouverons le garde du Fort la Latte dans une maison que naturellement nous dépassons. Un passant nous remet sur la voie et nous trouvons la fille du garde. Elle nous dit de marcher devant et nous suit avec ses moutons. Le chemin devient encore plus horrible, mais bientôt apparaît le Fort très pittoresquement placé sur un rocher s’avançant dans la mer.»

Détour, dans la roue d’Henri, vers Plévenon pour essayer de retrouver le bistrot dans lequel il s’était arrêté et où il avait assisté à la précession de la fête Dieu. Il y a bien u n bar, qui aurait pu exister en 1900. Le patron nous indique, qu’à l’époque, il y en avait une bonne dizaine autour de l’église!

Direction Erquy, arrêt chez le poissonnier pour l’achat de quelques araignées et installation dans la maison d’Alain pour la nuit. Repas frugal et balade digestive sur la plage pour admirer, comme Henri l’avait fait, le coucher de soleil.

repas frugal

Coucher de soleil à Erquy

 

 

 

 

 

Erquy → Binic (63 km)

Etape réalisée principalement sur l’EV4. Les petites routes empruntées à l’époque par Henri ont soit disparues, soit se sont transformées en nationales voitureuses.

Du haut de la cote, vue sur St Pabu

 

«Après règlement de la note, graissage des machines, nous quittons Erquy par une assez longue côte du haut de laquelle nous avons une vue superbe. Là, Auguste retrouve le Val Notre Dame, petit bois où il allait autrefois farnienter et qu’il photographie.»

Départ difficile agrémentée de nombreuse pauses; le dîner était pourtant léger. Comme Henri, du haut de la cote, nous découvrons le magnifique panorama sur la plage de Saint-Pabu.

Au dessus du Gouessant sur l’ancien pont du chemin de fer aménagé en voie verte.

 

 

Arrêt vers 11H pour le déjeuner à Jospinet; petit port conchylicole où Alain nous recommande une de ses mouleries préférées. Balade sur la grève ou circulent de drôles de bateau qui roulent! 2ème moules-frites.

Belle côte (merci Alain) pour rattraper l’EV4 que nous suivons jusqu’à Binic.

«Cependant cette côte se prolonge à travers un pays accidenté et couvert d’arbres me rappelant certains coins des Vosges. Puis, le plateau atteint, j’aperçois bientôt le clocher trop neuf de Pordic ; ma route, excellente, revient vers la mer à Binic après une bonne descente. »

Nuit à Binic en mobil home au camping « Panoramic [5]« 

Binic → Tréguier (69 km)

Chapelle Kermaria

Petit déjeuner royal dans un bar de Blinic. EV4 jusqu’à Treveneuc, petit arrêt au marché de Portrieux devant le port à marée basse. 

«Il fait chaud, les côtes sont fréquentes et à Plouha, je dois prendre un bol de cidre. Là on me conseille fort de faire un crochet pour visiter les ruines de l’église de Kermaria Elle a surtout de l’intérêt par une très vieille fresque, faisant tout le tour de la nef et représentant une Danse macabre.»

 

Une affiche de l’an dernier!

Itinéraire 1900 jusqu’à Lanloup et arrêt à la chapelle de Kermaria qui n’est plus une ruine. Fermée nous ne pourrons pas admirer la fresque. EV4 à nouveau jusqu’à Paimpol. Nous abandonnerons là l’itinéraire d’Henri pour le retrouver après demain à Lannion. Le train qu’il a emprunté jusqu’à Pondrieux le long de la vallée du Trieux existe bien toujours mais ne fonctionne pas en raison de réparations sur la voie. Nous nous contenterons d’imaginer ce trajet sur le site du vapeur du Trieux [6].

 

Visite de l’Abbaye de Beauport et passage à Paimpol pendant la fête du cochon. Nous continuons sur l’EV4 par Lézardrieux jusqu’à Tréguier.

Nuit à Tréguier à la chambre d’hôtes de Mme Huon Tregros [7]

 

Tréguier → Lannion (68 km)

Ile aux Femmes

EV4 tout du long avec quelques incursions au plus près de la mer.

«Le pays d’abord accidenté devient plus tard assez monotone. J’attends la mer après  St Quay et ensuite Perros-Guirec. La plage est absolument déserte et ne me retient pas. Je photographie l’église pittoresque de ce village Notre Dame de la Charité puis une descente accidentée arrive à Ploumanac’h. Je viens de m’apercevoir que j’ai perdu ma blague.»

Une belle journée ensoleillée et de l’eau dans la mer nous permettent d’admirer les merveilles de la côte de Granit et de ses iles. Pique nique sur la plage de Perros-Guirec. On retrouve le chemin suivi par Henri par Ploumanac’h et Trégastel mais on fait le grand tour le long de la côte pour rejoindre Lannion. En chemin, dolmens, menhirs, chapelles et vieux villages.

Glace sur la plage de Trébeurden, bierre sur la place du centre de Lannion et troisième moule frites.

Pique nique à Perros-Guirec

Menhir

 

 

 

 

 

 

Nuit à Lannion à l’auberge de jeunesse « Les Korrigans [8]« 

Le bistrot de Plestin

Lannion → Morlaix (76 km)

EV4 tout du long.

Sortie de Lannion dans la brume. Nous retrouvons la mer à St-Michel-en-Grève puis le soleil à Plestin où comme Henri nous nous arrêtons pour un petit déjeuner Breton (nous disposons pour nos tartine d’une motte de beurre entière!). Nous longeons en la surplombant une mer d’huile d’un bleu profond. Superbe! Arrivée vers midi à Plougasnou où nous déjeunons (il n’y a pas de moules frites) dans un petit resto. Adieux déchirants avec les Strasbourgeois qui vont repartir sur Lanmeur puis par train et bus jusqu’à Erquy.

Maison vers Trégastel

Plage de Trégastel

 

 

 

 

 

 

 

 

Je repars seul vers Morlaix entre campagne Bretonne et bord de mer… à marée basse!

«Enfin, après une quinzaine de kilomètres faits ainsi, après avoir avalé pas mal de côtes, j’arrive à Morlaix par une longue descente. Naturellement la pluie cesse. Je demande mon hôtel à un marchand de légumes. Quelle guigne! Il faut que je remonte une longue côte de plus d’un kilomètre et que je gagne la gare.»

Eh oui Henri! l’hôtel Bozelec est près de la gare, et le train passe tout là haut sur le viaduc! 

Le viaduc au dessus de Morlaix

 

 

 

 

 

 

 

J’ai retrouvé cet hôtel, une maison d’habitation maintenant.

L’hôtel Bozelec aujourd’hui

L’hôtel Bozelec en 1900

 

 

 

 

 

 

 

 

2 nuits à Morlaix à l’auberge de jeunesse [9] 

Bâtiment récent, sur le port. Belle chambre spacieuse et bien équipée. Toutes commodités.

Cathédrale de St-Pol-de-Léon

 

Morlaix → Roscoff  (31 km)

Par l’EV4 puis retour à Morlaix en TER.

Sale temps aujourd’hui; il fait froid, brumeux et la bruine m’accompagnera jusqu’à Roscoff. Contrairement à Henri, je n’ai donc pas pu apercevoir de loin le clocher de la cathédrale de St-Pol-de-Léon par contre, comme lui, j’ai pu constater que 115 ans après lui, la tradition d’affichage du clergé local perdurait.

Texte informatif dans la cathédrale

«A St Pol de Léon, je visite la cathédrale, l’Eglise de Kreisker  toutes deux fort curieuses. Je note à l’entrée de la première un avis du curé interdisant l’entrée aux femmes cyclistes, empêchant de photographier et enfin recommandant aux fidèles de ne parler, cracher ni chiquer et concluant « C’est indécent! ».»

Toujours dans la grisaille jusqu’à Roscoff. petit tour en ville sur les traces d’Henri. je retrouve les traces de l’hôtel où il s’est arrêté qui erst aujourd’hui un ensemble d’appartements. Pique nique sur le port, à sec et dans la brume. Quelle tristesse!

 

 

 

Hôtel des bains de mer – aujourd’hui

Hôtel des bains de Mer – en 1900

 

 

 

 

 

 

 

 

Comme Henri, je me dirige vers la gare et emprunte (presque) le même train que lui vers Morlaix.

Roscoff→ Concarneau

sur la V7 (voie verte bretonne n°7) voir sur velocanauxdodo [3].

Le parcours

On retrouvera l’itinéraire 2015 ainsi que la trace à télécharger sur le site vélocanauxdodo [10].

La documentation:

Le site de la Bretagne à vélo [11]

Le Vélo Guide « Le tour de Manche à vélo » aux éditions Ouest-France